Don Draper : l’incarnation du self made man
La série Mad men débutée en 2007 s’est achevée en 2015, au terme d’une septième saison mettant en scène un épilogue attendu. John Hamm, réalisateur et acteur du rôle titre l’a portée à bout de bras pour en faire une des séries les plus réussies de cette dernière décennie. Les raisons de ce succès sont sans doute et paradoxalement dues pour une part au rythme particulièrement lent de l’action au cours de ces épisodes. Le voile se lève peu à peu sur la part d’ombre de Don draper et le spectateur est comme hypnotisé par ces scènes itératives, ces flashbacks qui échafaudent une construction pierre par pierre du passé tumultueux du héros.
Mad men est également une plongée dans l’univers des années soixante au cÅ“ur des Trente glorieuses. Tout y est lumineux et c’est également un parti-pris pour la prise d’images que d’éclairer ces tableaux d’une lumière chatoyante. Le monde de la publicité dans lequel évolue Don, bien qu’il soit, a l’instar du héros, un univers contrefait lui permet de se hisser au sommet et d’acquérir tous les biens de consommation convoités.
Une série à visée philosophique
Sans trop vouloir théoriser sur l’objectif de cette série, on peut tout de même avancer qu’elle veut interroger le spectateur sur le bien-fondé de notre société de consommation. Don Draper va beaucoup posséder ; des biens matériels mais également des femmes. Toutes ses possessions vont peu à peu lui être retirées et il trouvera finalement la sérénité dans le dénuement. Cette morale qui rejoint l’ascétisme prôné par de nombreuses religions s’impose comme la voie du salut ou de la rédemption pour cet être tourmenté qui a toujours été un Janus, un être plein de duplicité. L’épilogue de cette série est aussi celui d’une identité retrouvée et Don pourra enfin se réapproprier son nom en prenant la route.Â
On pourrait aussi suggérer que cette série fait la part belle aux femmes qui, à l’égal des hommes, peuvent s’imposer dans le milieu du travail. Rappeler cette opportunité n’est pas vain dans des sociétés où les femmes sont encore moins bien payées que les hommes et où la parité n’est pas encore présente partout.
En conclusion, ce sont tous ces aspects novateurs alliée à cette philosophie quelque peu surannée mais tellement juste qui vont nous manquer avec la fin de cette série qui a su apporter un regard parfois critique sur les années soixante en délivrant un message que nous pouvons reprendre à notre compte. Effectivement, on peut toujours se demander si la consommation à outrance est un gage de bonheur.
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