La bécasse des bois (“Scolopax rusticola”) est un oiseau migrateur au comportement insaisissable. En mars, les migratrices remontent vers le nord, tandis que certaines hivernantes prolongent leur séjour dans les zones boisées françaises. Cette période marque un changement dans leur activité : elles quittent les prairies humides pour réintégrer les forêts riches en humus et en lombrics. Pour le chasseur, cela signifie une adaptation des techniques de repérage. Un sol meuble et retourné, des fientes claires ponctuées de traces foncées, ou encore des écorces griffées par leurs déplacements, sont autant d’indices révélateurs. L’observation des lieux de gagnage au crépuscule, notamment près des ruisseaux ombragés, permet d’optimiser sa traque.

Le choix du fusil de chasse et des munitions

La bécasse exige un fusil de chasse réactif et maniable. Un superposé ou un juxtaposé chambré en 12 ou 20 avec des canons courts (moins de 71 cm) est recommandé pour sa rapidité d’épaule et sa facilité à viser en milieu fermé. Le chokage joue un rôle clé : un étranglement modéré (épreuve en quart ou demi-choke) favorise la dispersion du plomb pour des tirs en sous-bois. Concernant les cartouches, des chargements en plombs numéro 7,5 à 9 garantissent une bonne couverture et une puissance suffisante sans endommager l’oiseau. Pour les zones humides ou réglementées, des alternatives comme l’acier ou le bismuth permettent de rester conforme à la législation.

Gérer le chien d’arrêt pour une meilleure approche

Un bon chien d’arrêt est un allié indispensable pour débusquer la bécasse dans les taillis denses. Les races les plus prisées sont le setter anglais, l’epagneul breton et le pointer, connus pour leur finesse de nez et leur arrêt ferme. En mars, les bécasses sont souvent plus nerveuses : elles tiennent moins bien l’arrêt et décollent plus rapidement. L’entraînement du chien doit être adapté : un rappel efficace et une bonne gestion des arrêts sont cruciaux. Pour perfectionner la discipline, alternez les séances sur terrain libre avec des situations simulées en sous-bois. Lors de la chasse, surveillez le comportement de votre chien : un fouet raide et une immobilisation marquée indiquent présence certaine.

Réglementation et respect des quotas

En France, la chasse de la bécasse est encadrée par l’Arrêté du 31 mai 2023 relatif à la conservation des oiseaux. La période de chasse se termine généralement entre février et mars selon les départements. Certains imposent un quota journalier, souvent fixé à trois bécasses par jour et par chasseur, tandis que d’autres régions interdisent la chasse après le 20 février pour préserver les migratrices. L’utilisation du carnet de prélèvement est obligatoire : chaque capture doit être déclarée immédiatement. Le respect de ces règles assure une gestion durable des populations et évite les sanctions prévues par le Code de l’Environnement.

Optimiser la chasse en fonction de la météo et du terrain

Les conditions météorologiques influencent la présence et le comportement des bécasses. Après une nuit pluvieuse, elles s’alimentent activement le matin, rendant les premières heures du jour propices à la traque. Le vent joue également un rôle : une brise modérée aide le chien à capter les effluves, mais un vent fort les rend plus farouches et promptes à fuir.

La bécasse des bois est un oiseau discret qui privilégie les sous-bois denses, les prairies humides et les lisières de forêts. En mars, les bécasses effectuent leur migration prénuptiale, ce qui les rend plus prévisibles dans leurs habitudes. Les forêts de chêne, de hêtres et de bouleaux offrent un couvert idéal où l’oiseau trouve insectes et vers, sa principale source de nourriture. L’exploration de zones humides avec une bonne rétention en eau, comme les fonds de vallée ou les marécages bordant les bois, révèle souvent de bonnes surprises.

Préparer et valoriser le gibier après la chasse

Une bécasse bien préparée révèle toutes ses qualités gustatives. La plumer à sec permet de conserver toute la saveur de sa chair fine et parfumée. Pour une dégustation optimale, évitez de la vider trop tôt : la bécasse est souvent faisandée quelques jours avant d’être cuisinée. Parmi les recettes traditionnelles, la bécasse à la ficelle, rôtie lentement devant un feu de bois, reste une valeur sûre. Son foie, très prisé, peut être préparé en canapés ou en sauce. Valoriser le gibier, c’est aussi en faire profiter son entourage et transmettre l’art de la chasse gastronomique.